ثقافة

Ad Vitam de Leila Toubel, Une odyssée théâtrale au cœur de l’humanité

Sous les étoiles de Hammamet, là où les vagues effleurent les pierres anciennes de l’amphithéâtre, le théâtre s’est imposé comme miroir de l’âme. Le 21 Juillet 2025, Leila Toubel, figure iconoclaste du théâtre tunisien, a offert au Festival International de Hammamet une pièce aussi sublime qu’inquiétante : Ad Vitam

Cri dans le chaos : entre disparition et résilience

Dans un monde fracturé par les guerres, les disparités et l’égarement, « Ad Vitam » interroge : que reste-t-il de notre humanité ? Le titre en arabe, Kima Lyoum (« comme aujourd’hui »), annonce la fracture, le désenchantement. La disparition de Donia, petite fille et cœur de l’intrigue, devient métaphore d’une perte collective. Le récit n’est pas linéaire : c’est une spirale émotionnelle, un labyrinthe entre rêve et cauchemar

Œuvre immersive et pluridisciplinaire

Fruit d’une coproduction entre le Théâtre National Tunisien (TNT) et la compagnie Resist’Art, « Ad Vitam » est un bijou sensoriel. La mise en scène de Toubel, portée par la musique originale de Mehdi Trabelsi, la voix captivante d’Abir Derbel, et la chorégraphie d’Ammar Ltifi, crée un univers onirique où le spectateur est immergé dès les premiers instants

Sur scène, une équipe brillante : Assala Najjar, Dina Weslati, Faten Chroudi, Khadija Mahjoub, Amenallah Toukabri, et la jeune Maya Saidane incarnent des personnages fragmentés mais puissants. Les costumes de Marwa Mansouri, les lumières de Sabri Atrous, et le mapping saisissant de Mohamed Badr Ben Ali transcendent le décor traditionnel

Théâtre de pensée : une quête d’humanité

Leila Toubel ne cherche pas à divertir, mais à ébranler. Sa pièce est une interrogation existentielle, un cri poétique : Méritons-nous encore cette humanité que nous avons tant abîmée ? La perte, la dérive, le silence – tout dans « Ad Vitam » devient matière à réflexion

Et pourtant, au cœur de cette noirceur, l’espoir surgit. Un espoir fragile mais tenace, porté par les personnages qui oscillent entre la chute et le renouveau. L’œuvre n’est ni utopie, ni tragédie, mais une alchimie de révolte et de lumière

« Ad Vitam » est plus qu’une pièce : c’est une expérience humaine, une méditation sur l’altérité et sur notre capacité à renaître. En offrant ce spectacle au festival, Leila Toubel signe un acte de foi – dans l’art, dans l’humain, et dans la force du collectif

Malek Chouchi

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