Clôture Envoûtante des Journées Musicales de Carthage 2023: Un Voyage Musical Inoubliable
Le Samedi 28 Janvier 2023, la 8e édition des Journées Musicales de Carthage (JMC) a pris fin dans une atmosphère particulièrement intime et chaleureuse. À l’image de la philosophie qui a guidé cette édition, la cérémonie de clôture n’a pas été marquée par des discours pompeux, mais par une simplicité élégante et une sincérité rare. Dorsaf Hamdani, la directrice artistique de cette édition, a choisi de s’adresser sobrement au public pour remercier tous ceux qui ont contribué à la réussite de cet événement exceptionnel, et ce fut une rencontre, un échange, qui allait bien au-delà des mots
La soirée s’est poursuivie avec un concert envoûtant de Yacine Boularès, un saxophoniste et compositeur franco-tunisien, qui a présenté son projet Osool. Mais ce n’était pas qu’un simple concert de clôture, c’était un moment magique, un passage d’une culture musicale à une autre, un voyage sonore où chaque note semblait raconter une histoire
Osool: Une Fusion Sans Frontières
Avec Osool, Yacine Boularès a offert au public un mélange éclectique et brillant de genres musicaux allant du jazz à la musique traditionnelle tunisienne, en passant par le rap, le soul, le gnawa et même le funk. Un vrai tour de force où chaque instrument semblait parler un langage universel. La formation qui l’accompagnait était tout simplement exceptionnelle: Omar El Ouaer au piano, Hédi Fahem à la guitare, Youssef Soltana à la batterie, Jihed Bedoui à la basse, Nasreddine Chebli aux percussions, avec la voix envoûtante de Nessrine Jabeur et les interventions puissantes du rappeur Mehdi WMD. Ensemble, ils ont fait de chaque morceau une aventure musicale où le rythme, la mélodie et les harmonies se croisaient et se mêlaient pour créer un tout cohérent, élégant et audacieux
Yacine Boularès, un artiste au parcours impressionnant qui a joué aux côtés de grandes figures comme Placido Domingo et Sheila Jordan, a su marier ses influences new-yorkaises et tunisiennes dans un projet à la fois personnel et collectif. Son travail avec le groupe Ajoyo et l’album War Chant témoignent de sa quête pour fusionner les rythmes africains et les sonorités jazz. Osool est une continuité parfaite de cette recherche. Il n’y a pas de clash de genres dans sa musique, seulement des ponts tendus entre différents univers musicaux qui se rencontrent harmonieusement
Soirée de Fusion et de Festivité
Le concert d’Osool s’est transformé en une fête musicale, une célébration du mélange des genres et des cultures, où chaque solo semblait pousser les autres à se dépasser. La virtuosité des musiciens, la richesse des rythmes, l’inventivité des arrangements ont conduit le public à un état presque hypnotique. Le jazz, le soul, et la musique traditionnelle tunisienne se sont entremêlés avec une fluidité étonnante. Les influences du Mezwed, du Stambeli, du Chaâbi et du Fazzani ont infusé les sons occidentaux avec des vibrations locales, créant un spectacle à la fois profondément tunisien et universel
À plusieurs moments, le public de la Salle de l’Opéra a été pris dans une véritable transe collective, à la fois captivé par la richesse des compositions et emporté par l’énergie communicative des musiciens. Le mariage des voix, des instruments, des rythmes et des genres a permis à chaque spectateur de vivre une expérience immersive qui dépassait largement la simple écoute musicale
Édition Réussie et une Belle Rencontres
L’édition 2023 des JMC a ainsi clôturé son parcours sur une note haute, fidèle à l’esprit de la manifestation: un lieu de rencontre, d’échange, mais surtout de célébration de la musique sous toutes ses formes. Ces journées ont été bien plus qu’un simple enchaînement de concerts, elles ont été une fenêtre ouverte sur la diversité musicale, un espace où chaque genre, chaque culture et chaque artiste a pu trouver sa place, en toute liberté
En se tournant vers l’avenir, les JMC ont encore de beaux jours devant elles. La participation enthousiaste du public, l’implication des artistes et des professionnels, et l’accueil chaleureux réservé à chaque performance témoignent de l’importance croissante de cet événement dans le calendrier culturel régional. La 8e édition aura marqué les esprits par son audace, sa diversité et son ouverture. Et tout comme le projet Osool de Yacine Boularès, les Journées Musicales de Carthage ont une fois de plus prouvé que la musique est un terrain de jeu sans frontières, une aventure infinie dans laquelle chaque note peut devenir un pont entre les peuples et les cultures
Vivement la prochaine édition
Malek Chouchi